« Vous hériterez un jour… mais à quel prix ? » Imaginez devoir vendre la maison de famille pour payer l’État. Sébastien, conseiller en gestion de patrimoine, l’a vécu. Avec sa sœur, ils ont versé 300.000 € de taxation de l’héritage sur 2 millions d’euros reçus. Son histoire n’est pas un cas isolé. En France, l’immobilier transforme les successions en cauchemars fiscaux. Et si votre patrimoine devenait votre pire ennemi ?
Taxation de l’héritage : l’immobilier, un piège à 45 %
« On a tout optimisé… et pourtant. » Sébastien raconte le choc : malgré des montages en holdings, l’administration a prélevé 15 % de la valeur totale. Selon rmc.bfmtv, la taxation de l’héritage frappe surtout les biens immobiliers, taxés à 45 % après abattement. Un appartement à Paris ? Une villa en Provence ? Chaque pierre se transforme en passif. « L’État considère que vous êtes riche parce que vous possédez un toit. Même si vous n’avez pas un centime en cash », lâche-t-il.
Les chiffres parlent : 87 % des héritages français dépassent à peine 100.000 €. Mais pour les 13 % restants, la facture est salée. Et les ménages modestes ? La moitié ne touche rien. Pas de donation, pas de patrimoine. Le système creuse les inégalités… tout en prétendant les réduire.
Quand l’héritage étouffe les familles
Vous pensiez transmettre un cadeau ? C’est une épée de Damoclès. Prenez Marlene Engelhorn. Cette héritière allemande a reçu 25 millions… et en a redistribué 92 %. Pourquoi ? Par culpabilité. « Garder cet argent revient à perpétuer l’injustice », explique-t-elle. Un geste noble, mais révélateur : la taxation de l’héritage pousse certains à contourner leur propre fortune.
En France, Jean-Philippe Delsol, président de l’IREF, tonne : « Taxer la mort, est-ce moral ? L’argent a déjà été imposé ! » Un paradoxe : vous pouvez léguer à une association (déduction fiscale à la clé), mais pas à vos enfants sans saignée. Où est la logique ?
Réformer l’impôt successoral : 160 milliards en jeu ?
Et si l’État tapait plus fort ? Oxfam l’affirme : taxer les milliardaires rapporterait 160 milliards en 30 ans. De quoi financer des hôpitaux, des écoles… Mais à quel coût humain ? Sébastien rappelle : « Ma mère a payé des impôts toute sa vie. Son héritage a été doublement taxé. »
Le débat est explosif. D’un côté, les défenseurs d’une taxation de l’héritage renforcée : 60 % du patrimoine français vient désormais des transmissions, contre 35 % dans les années 1970. De l’autre, des héritiers étouffés par des frais inattendus. « On parle de vies, pas de chiffres », insiste un notaire lyonnais.
Immobilier vs liquidités : le grand déséquilibre
Pourquoi l’immobilier est-il si lourdement taxé ? « C’est visible, donc facile à saisir », ironise un expert. Les liquidités, elles, peuvent être dissimulées ou placées à l’étranger. Résultat : les classes moyennes trinquent. Une maison de 500.000 € ? Après abattement (100.000 € par enfant), la taxation de l’héritage prélève 45 % sur 400.000 €… soit 180.000 € à trouver.
« Beaucoup empruntent ou vendent à la hâte », confie une agente immobilière marseillaise. Les biens familiaux partent en dessous du marché. Une spirale infernale.
Et demain ? Vers un modèle plus juste ?
« L’héritage devrait être un soulagement, pas une punition. » L’histoire de Sébastien résume tout. La taxation de l’héritage actuelle pénalise ceux qui ont déjà payé. Mais comment réformer sans étouffer l’économie ?
Certains proposent un plafond universel : au-delà de 2 millions, taxer à 90 %. D’autres veulent exonérer l’immobilier principal. En attendant, des milliers de familles calculent, stressent… et parfois renoncent.
Votre héritage mérite-t-il une rançon ?
La question n’est pas « combien », mais « comment ». Transmettre un logement ne devrait pas nécessiter un prêt sur 10 ans. Pourtant, c’est la réalité pour des milliers de Français. La taxation de l’héritage doit évoluer. Avant que le poison successoral ne tue définitivement le rêve de transmission.
