La norme française NF C15-100 encadre les installations électriques à basse tension, que ce soit dans des logements neufs ou rénovés. Elle sert de référence pour garantir la sécurité des occupants et la fiabilité des équipements. De la conception à l’entretien, chaque étape de l’installation est encadrée : éclairage, prises électriques, chauffage, ou encore bornes de recharge.
Cette norme ne se limite pas à un simple document. Elle regroupe plusieurs ensembles de règles, répartis par thématique : principes généraux, exigences spécifiques, performance énergétique ou encore adaptation aux logements. La version complète est disponible sur le site de l’AFNOR, au format PDF.
Disjoncteurs de type F : un nouveau standard
La section C15-100-10 précise les obligations liées aux dispositifs différentiels dans les habitations. Désormais, l’installation d’un interrupteur différentiel de type F est exigée. Ce modèle est conçu pour limiter les coupures inopinées, notamment pour les appareils sensibles aux variations électriques (réfrigérateurs, lave-linge…).
Cette nouvelle exigence vise à renforcer la stabilité et la sécurité du réseau domestique, surtout dans les logements équipés de nombreux appareils électroniques.
Prévention incendie : câblage et sécurité renforcés
Pour limiter les risques d’incendie d’origine électrique, la norme introduit l’usage de câbles classés selon la norme Euroclasse, évaluant leur comportement au feu. Dans les établissements recevant du public (ERP) et les immeubles de grande hauteur (IGH), les câbles classiques de type RV2 sont désormais proscrits, au profit de matériaux plus performants en cas d’incendie.
En résidentiel, la norme recommande l’installation de détecteurs de défaut d’arc (DPDA). Ces dispositifs identifient les arcs électriques provoqués par des câbles endommagés ou des prises défectueuses, et isolent immédiatement le circuit concerné. Un réflexe essentiel pour prévenir les départs de feu silencieux.
Parafoudres : une évaluation du risque plus précise
La nouvelle version de la norme change la méthode d’évaluation du risque foudre. Plutôt qu’une carte nationale, on utilise désormais un calcul précis, basé sur la situation du bâtiment. Résultat : plus d’installations sont concernées, et donc tenues d’intégrer un parafoudre.
Autre nouveauté : dans le résidentiel, un parafoudre secondaire devient conseillé dès qu’un circuit dépasse 10 mètres du parafoudre principal, contre 30 mètres auparavant. De plus, ces dispositifs deviennent obligatoires sur tous les réseaux de communication en cuivre, comme les lignes téléphoniques ou les systèmes domotiques.
Les IRVE (bornes de recharge) également encadrées
Les véhicules électriques et hybrides rechargeables sont aussi pris en compte. Qu’il s’agisse d’un logement ou d’un bâtiment professionnel, toute installation de recharge (IRVE) devra respecter des conditions spécifiques :
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Circuit protégé par un disjoncteur différentiel dédié (type A ou F en monophasé, type B en triphasé)
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Prises sécurisées avec obturateurs, cordons fixés pour les charges jusqu’à 32 A
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Dimensionnement des câbles adapté aux besoins de la borne
Ces mesures visent à sécuriser l’usage des bornes tout en assurant une performance optimale des installations.
L’efficacité énergétique devient une priorité
L’une des avancées majeures de cette mise à jour est l’introduction d’une section spécifique à la performance énergétique : C15-100-8. Elle s’applique à tous les types de bâtiments et cherche à optimiser chaque kilowattheure consommé.
Trois axes structurent cette approche :
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Réduire les pertes liées aux perturbations électriques ou aux transformateurs
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Piloter la consommation : utiliser l’électricité aux bons moments, grâce à des systèmes intelligents
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Mesurer pour optimiser : suivre précisément sa consommation pour ajuster les usages
Cette approche s’aligne avec les objectifs européens et renforce la transition vers une électricité plus maîtrisée, plus propre et plus économique.