À peine les nouvelles règles d’indemnisation du chômage appliquées, une nouvelle réforme entre en vigueur. Dès le 1er juin 2025, France Travail — ex-Pôle emploi — mettra en œuvre une refonte majeure du contrôle des chômeurs. Cette transformation s’accompagne d’un nouveau barème de sanctions, mais aussi d’une approche plus humaine et plus ciblée. Objectif affiché : 1,5 million de contrôles par an d’ici 2027, soit plus du double de ceux réalisés en 2024.
Absence à un rendez-vous : vers une sanction moins automatique
Jusqu’à présent, manquer une convocation chez France Travail sans justification entraînait automatiquement une sanction. Ce ne sera plus le cas à partir du 1er juin. Désormais, chaque situation sera analysée dans son ensemble, comme le rapporte Capital. Le contrôleur tiendra compte du comportement global du demandeur d’emploi, de son implication dans la recherche d’emploi et de ses antécédents.
L’objectif est clair : distinguer un oubli isolé d’un comportement négligent. Par exemple, un demandeur qui prouve son investissement dans ses démarches, malgré une absence ponctuelle, pourra éviter une sanction. Une mesure saluée comme plus juste et adaptée à la réalité du terrain.
Des contrôles plus ciblés, plus souples et moins systématiques
Autre changement important : la manière de contrôler les demandeurs d’emploi va évoluer. Jusqu’à présent, chaque contrôle entraînait une convocation en agence, qu’il soit aléatoire, ciblé ou issu d’un signalement.
Dès juin, les agents de France Travail auront plus de latitude. Si un dossier est jugé clair et complet, ils pourront décider de ne pas convoquer la personne. À l’inverse, en cas de doute, un entretien ou un accompagnement personnalisé pourra être mis en place.
Avec cette nouvelle approche, les 600 agents dédiés aux contrôles pourront adapter leur stratégie à chaque profil, sans appliquer de procédure rigide. L’objectif : gagner en efficacité, éviter les démarches inutiles et mieux accompagner les chômeurs réellement investis.
Une méthode déjà testée dans plusieurs régions
Depuis juillet 2024, cette méthode a été expérimentée dans huit régions pilotes, dont la Bretagne, l’Auvergne-Rhône-Alpes et La Réunion. Ce test, baptisé « contrôle rénové de la recherche d’emploi », a permis de réduire les délais de traitement de 21 % en moyenne et de désengorger les agences, selon France Travail.
Contrairement aux craintes, ce dispositif n’a pas entraîné une explosion des sanctions, ni une hausse significative des recours. Fort de ces résultats, le déploiement national est prévu dès juin 2025. Cette nouvelle méthode vise à cibler les contrôles efficacement, à fluidifier les démarches et à limiter les convocations superflues.