Longtemps considérée comme une rumeur ou une fausse alerte, la taxation des poulaillers revient dans l’actualité en 2025. Pourtant, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La taxe d’aménagement, en vigueur depuis plus de dix ans, s’applique bel et bien à certaines installations de jardin — y compris les poulaillers — selon leurs dimensions et leur configuration.
Une fiscalité méconnue mais bien réelle
Contrairement à ce que pensent de nombreux propriétaires de poules, la taxation des poulaillers ne date pas de cette année. Elle relève en réalité de la taxe d’aménagement instaurée en 2012, qui concerne toutes les constructions de jardin fermées et couvertes.
Selon le ministère de l’Économie, cette taxe est exigible dès lors qu’un bâtiment dépasse 5 m² de surface et atteint une hauteur minimale de 1,80 mètre. Ainsi, un petit poulailler de moins de 5 m² et de faible hauteur ne sera pas concerné. Autre bonne nouvelle : les structures mobiles ne sont pas soumises à cette taxe, ce qui en fait une option pratique pour les éleveurs occasionnels ou les adeptes de la basse-cour urbaine.
Quelles obligations pour les installations plus grandes ?
Dès lors que le poulailler des poules dépasse les dimensions exonérées, des démarches administratives deviennent obligatoires. Pour une structure fixe de 5 à 20 m², une déclaration préalable en mairie est requise. Cette règle s’applique également aux abris de jardin, serres ou pigeonniers, dès lors qu’ils sont destinés à un usage non professionnel.
Au-delà de 20 m², un permis de construire est nécessaire. Ce type de projet implique également une taxation plus importante. Toutefois, certains cas peuvent bénéficier d’un allègement fiscal : par exemple, la reconstruction à l’identique d’un poulailler détruit il y a moins de 10 ans peut donner droit à une exonération totale.
Autre solution : effectuer une déclaration dans les trois mois suivant l’installation via le formulaire Cerfa 6704 IL. Cela permet dans certains cas de bénéficier d’une exonération temporaire de deux ans, applicable aussi à d’autres constructions de jardin (bassins, cabanons…).
Impôts 2025 : mauvaise nouvelle pour les propriétaires de poules dont le poulailler dépasse cette superficie interdite Quel impact sur le portefeuille des éleveurs ?
La taxe d’aménagement est unique et ne revient pas chaque année : elle est due une seule fois, au moment de la construction. Son montant est calculé à partir :
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de la surface de la construction (en m²),
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d’un tarif forfaitaire (916 €/m² hors Île-de-France, 1 038 €/m² en Île-de-France en 2025),
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et des taux fixés par la commune et le département.
Dans certaines communes, un poulailler de 10 m² peut ainsi générer une taxe dépassant 10 000 €, en fonction des taux locaux. Une somme importante, qui pousse de plus en plus de particuliers à privilégier des structures démontables ou en dessous du seuil fiscal.
Des œufs frais oui, mais sans surprise fiscale
En résumé, installer un poulailler chez soi reste tout à fait possible, à condition de respecter les seuils réglementaires pour éviter toute mauvaise surprise. Que ce soit pour l’amour des animaux, la production d’œufs ou la réduction des déchets, il est préférable de s’informer précisément avant d’aménager son espace extérieur. Et dans le doute, privilégier les petits formats ou les installations mobiles permet d’éviter une taxation parfois très salée.