Un nouveau décret pour contrer les dérives spectaculaires de la route
Depuis le 10 juin 2024, la France a inscrit une nouvelle infraction dans son Code de la route : les acrobaties au volant – notamment les dérapages contrôlés – sont désormais passibles d’une amende de 68 euros et d’un retrait d’un point sur le permis.
Cette nouvelle mesure, issue du décret n°2024-528, s’inscrit dans une stratégie globale de renforcement de la sécurité routière. L’objectif : enrayer les comportements dangereux qui transforment les routes en circuits d’exhibition.
Les faits divers récents, comme le décès tragique d’une fillette lors d’un rodéo urbain à Vallauris, ont mis en lumière l’urgence d’encadrer plus fermement ces pratiques. Il ne s’agit plus de simples incivilités, mais de véritables mises en danger d’autrui.
Quand le spectacle devient une infraction : quels comportements sont visés ?
Les figures acrobatiques telles que les drifts, les burnouts, ou les wheelings sont les principales cibles de cette réglementation. Bien qu’impressionnantes pour certains, elles se déroulent souvent sur la voie publique, au mépris des autres usagers.
Selon la sécurité routière, ces comportements ne relèvent pas uniquement de l’adrénaline : ils impliquent une perte de contrôle potentielle du véhicule, augmentant fortement les risques d’accidents.
Si la sanction de 68 euros et un point en moins peut sembler légère, elle constitue un signal juridique clair. En cas de récidive ou d’accident, des poursuites pour mise en danger délibérée sont possibles, avec des peines bien plus lourdes.
Les réseaux sociaux, carburant de cette dérive routière
Le rôle des réseaux sociaux est déterminant dans la propagation de ces comportements. YouTube, TikTok ou Instagram regorgent de vidéos mettant en scène des conducteurs défiant les lois de la physique… et du Code de la route.
Ces contenus, souvent viraux, attirent des millions de vues. Pour certains jeunes conducteurs, il s’agit d’un moyen de briller, de gagner en notoriété… au détriment de leur sécurité et de celle des autres.
En réponse, le gouvernement et les autorités locales développent des campagnes de sensibilisation numériques. Objectif : désamorcer l’aura “cool” de ces vidéos, en rappelant les conséquences réelles – parfois fatales – de ces actes.
Des témoignages pour humaniser la prévention
Des familles de victimes sont régulièrement sollicitées pour partager leur expérience à travers des clips de prévention. Ces témoignages, diffusés notamment en milieu scolaire ou sur les plateformes sociales, ont un fort impact émotionnel.
L’idée est de montrer l’envers du décor : ce que ces figures dangereuses laissent derrière elles – blessés graves, vies brisées, familles en deuil. Une stratégie de “réalité choc” qui complète l’approche répressive.
La route, un espace commun : vers une prise de conscience collective
Loin de se limiter à une répression ponctuelle, cette mesure fait partie d’un plan plus large de transformation des comportements routiers. Il s’agit de changer la culture de la route.
Des voix s’élèvent pour demander des sanctions plus sévères : amendes plus lourdes, immobilisation du véhicule, voire annulation du permis en cas de récidive. Mais la répression seule ne suffit pas.
Les auto-écoles sont invitées à jouer un rôle actif en intégrant à la formation des modules de sensibilisation sur ces nouvelles infractions. La prévention commence dès l’apprentissage de la conduite.
Vers une route plus sûre : un enjeu partagé
L’efficacité de cette nouvelle infraction dépendra de plusieurs facteurs :
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La rigueur des contrôles, renforcée par des radars embarqués et des patrouilles ciblées ;
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La diffusion massive d’informations sur cette nouvelle règle auprès du public ;
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Et surtout, l’engagement de chacun à respecter les règles pour la sécurité de tous.
La route n’est pas un circuit. Ce message simple, martelé dans les nouvelles campagnes de la sécurité routière, est plus que jamais d’actualité. Il en va de la vie de milliers de personnes chaque année.