Une case fiscale souvent oubliée… et pourtant utile
Chaque printemps, des millions de contribuables se lancent dans le casse-tête de la déclaration d’impôts. Si les cases liées aux frais de garde ou aux services à domicile sont bien connues, une case en particulier passe largement inaperçue : la case 2CA.
Cette petite ligne discrète concerne les frais bancaires liés à la détention de titres (notamment dans un Plan d’Épargne en Actions ou PEA). Pourtant, près de 5 millions de Français pourraient en bénéficier, selon les données de la Banque de France.
L’oubli de cette case peut représenter une perte sèche, surtout pour les foyers modestes. Encore faut-il connaître les conditions d’éligibilité et les démarches à suivre.
Frais bancaires et impôts : ce que vous pouvez déduire
En moyenne, un ménage français dépense un peu plus de 200 € par an en frais bancaires : frais de tenue de compte, carte bancaire, agios en cas de découvert… Mais tous ne sont pas déductibles.
Seuls les frais de garde liés à un PEA ou à la gestion de titres financiers peuvent être déclarés dans la case 2CA. Ces frais sont facturés par la banque pour conserver vos actions en portefeuille. Ils représentent généralement entre 0,2 % et 0,4 % de la valeur totale de votre compte titres ou PEA.
Prenons un exemple concret : si vous détenez pour 3 000 € d’actions, et que votre banque applique un taux de 0,4 %, vous paierez 120 € de frais annuels. En les déclarant, vous pouvez récupérer jusqu’à 13,20 € si vous êtes dans la tranche d’imposition à 11 %.
Comment fonctionne la déduction fiscale via la case 2CA ?
La case 2CA permet de déclarer ces fameux frais de garde. Mais pour qu’elle soit réellement avantageuse, il faut remplir une autre case : la 2OP. Celle-ci indique que vous souhaitez être imposé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu, et non via le prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 12,8 %.
Ce mécanisme est surtout intéressant pour les foyers modestes (tranches à 0 % ou 11 %). C’est dans ce cas que la déduction devient palpable. Pour les autres, notamment les foyers dans la tranche à 30 % ou plus, mieux vaut ne pas cocher la case 2OP : cela entraînerait une imposition plus lourde.
L’erreur serait de déclarer ses frais dans 2CA sans tenir compte de sa tranche d’imposition… et de cocher 2OP par automatisme.
Tranche par tranche : faut-il déclarer ou pas ?
Si vous êtes imposé à 0 % ou 11 % :
Oui, cochez 2CA + 2OP. Cela vous permettra de récupérer une part de vos frais de garde d’actions. Idéal pour les petits investisseurs qui veulent optimiser chaque euro.
Si vous êtes imposé à 30 % ou plus :
Non, ne cochez rien. Le prélèvement forfaitaire unique (12,8 %) s’appliquera automatiquement, et vous serez gagnant en restant sur ce régime d’imposition.
Cette subtilité fait une grande différence. Un mauvais choix peut vous coûter plusieurs dizaines d’euros par an, voire davantage si votre portefeuille est conséquent.
Pourquoi si peu de Français utilisent cette option ?
La principale raison : le manque d’information. La case 2CA n’est pas mise en avant sur les documents fiscaux. De plus, les banques communiquent rarement sur ces frais en tant que déduction potentielle.
Résultat : des millions de Français passent à côté de cet avantage légal. Pourtant, dans un contexte d’inflation et de pression fiscale, chaque euro compte.
Des sites spécialisés comme Boursorama ou MoneyVox recommandent de bien analyser sa situation fiscale avant de faire son choix. Un simulateur d’impôt peut aussi aider à décider s’il est pertinent de cocher (ou non) 2CA et 2OP.
Résumé : case 2CA, un petit détail qui peut rapporter gros
La déclaration de revenus recèle de nombreuses subtilités, et la case 2CA en est une preuve éclatante. Bien utilisée, elle peut offrir une déduction directe sur vos frais bancaires, mais à condition d’appartenir aux tranches fiscales concernées.
En 2025, prenez le temps de vérifier vos frais de garde liés au PEA, d’évaluer votre tranche d’imposition, et d’utiliser les cases fiscales à bon escient. Car dans la jungle fiscale française, ce sont souvent les petits détails qui font les grandes économies.