BPCE : un classement qui fait tâche pour le groupe bancaire
Le groupe BPCE, qui regroupe les Banques Populaires et les Caisses d’Épargne, vient d’écoper de la dernière place dans un classement européen sur les engagements climatiques des banques. Selon l’ONG Reclaim Finance, l’établissement accuse un retard considérable dans sa stratégie de transition écologique.
Ce verdict est d’autant plus marquant que l’étude évalue vingt grandes banques européennes. En se classant 18e, BPCE se retrouve loin derrière ses concurrents nationaux. L’ONG dénonce notamment un soutien persistant aux énergies fossiles, en particulier au charbon, et un désintérêt complet pour les enjeux de biodiversité.
Une réponse contestée de BPCE
Face à cette critique sévère, le groupe BPCE a réagi en mettant en avant ses efforts déjà engagés. Dans un communiqué adressé à l’AFP, la banque affirme que ses actions environnementales sont “concrètes et transparentes”, aussi bien pour le climat que pour la biodiversité. Elle accuse par ailleurs Reclaim Finance d’avoir omis des éléments importants dans son analyse.
Malgré cette défense, les résultats sont sans appel dans le rapport. La dernière place soulève des inquiétudes quant à la cohérence entre les discours environnementaux du groupe et ses véritables engagements sur le terrain.
Les autres banques françaises mieux classées
Alors que BPCE chute dans le classement, d’autres établissements tricolores s’en sortent bien mieux. La Banque Postale occupe la première place, suivie de BNP Paribas à la 3e position, tandis que le Crédit Agricole, la Société Générale et le Crédit Mutuel se situent aux 6e, 7e et 8e rangs.
Toutefois, même dans le haut du tableau, Reclaim Finance reste critique. L’ONG souligne que malgré certains efforts, aucune des grandes banques françaises n’a encore mis en place une stratégie climatique vraiment suffisante pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Une pression croissante sur les banques européennes
Ce classement intervient alors que la Net-Zero Banking Alliance, lancée par l’ONU, vient d’assouplir ses exigences. Les objectifs initiaux visant une limitation du réchauffement à 1,5 °C ont été élargis à « bien en dessous de 2 °C ». Ce recul global met encore plus en lumière les lacunes de certains acteurs financiers comme BPCE.
La Fédération bancaire française (FBF), quant à elle, appelle à la patience et à la mise en œuvre progressive d’actions concrètes. Elle rappelle que les banques sont prêtes à accompagner les entreprises et les particuliers vers une économie bas carbone.
Ce que cela signifie pour les clients de BPCE
Pour les millions de clients des Banques Populaires et Caisses d’Épargne, ce classement peut susciter des interrogations. À l’heure où de plus en plus de consommateurs veulent placer leur argent dans des produits responsables, ce retard pourrait nuire à l’image du groupe.
Cela dit, il est encore temps pour BPCE de redresser la barre. En adaptant ses politiques d’investissement et en prenant des mesures fortes, le groupe pourrait regagner la confiance de ses clients et des observateurs.