Vous avez déjà cédé à l’appel d’une affaire irrésistible en sortant avec un cabas surchargé ? Primark maîtrise l’art de transformer votre porte-monnaie en passoire. En 2024, la marque irlandaise affiche un chiffre d’affaires explosif (1,03 milliard d’euros en France !), dopé par des clients prêts à traverser la ville pour des prix défiants toute concurrence. Mais derrière ces étiquettes alléchantes se cachent des choix qui font grincer des dents.
Primark, l’aimant à portefeuilles : la recette d’un succès addictif
Trois étages, 8 300 m² de frénésie shopping. Selon Liberation, dans le centre commercial de Créteil Soleil, Sofia, 32 ans, serre son cabas brun rempli à ras bord. « J’avais prévu une robe… J’ai craqué pour six articles ! » rigole-t-elle. Le piège est parfait : des paniers géants, des allées labyrinthiques, des promotions partout.
Et ça marche. En dix ans, Primark a triplé ses ventes hexagonales. Sans pub TV, sans e-commerce. Juste un mantra : « Moins cher, toujours moins cher ». Même avec des hausses de prix récentes (+13 % sur certains produits), le ticket moyen reste imbattable. Une stratégie payante : 16 % de croissance en 2024, 15,5 millions de bénéfices.
Quand le low-cost rime avec « low-éthique »
Mais à quel prix ? Les employés plient, rangent, courent. Des CDI rares, des salaires au ras des paquerettes. « On est des machines », confie un vendeur sous couvert d’anonymat. Les rapports RSE ? Presque inexistants. Le coton « durable » représente à peine 25 % des collections.
Pendant ce temps, AB Foods, maison-mère de Primark, engrange. Le groupe a vu ses ventes bondir de 16 % grâce à la mode jetable. Même leur division thé (Twinings) profite de l’embellie (+18 %). Une success story qui sent le roussi…
Le mirage des étiquettes : comment Primark manipule vos envies
Vous pensiez résister ? Erreur. La marque mise sur l’effet cabas : des accessoires à 3 €, des coques de téléphone à 1,50 €. Des produits si bon marché qu’on en prend « juste au cas où ». Résultat : 60 % des achats sont impulsifs, selon une étude interne.
« Leur force ? Créer un sentiment de rareté artificielle », analyse une ex-managère. Les stocks tournent vite, les collections éphémères poussent à l’achat compulsif. Même leur site web, récemment amélioré, devient un piège à clics.
Primark contre-attaque : la bombe texane et autres expansions
Quatre nouvelles enseignes en 12 semaines. Bientôt un magasin au Texas ! La marque irlandaise carbure à l’expansion. En France, elle truste les centres-villes, aspirant les clients de Zara ou H&M.
Mais le modèle montre des failles. En Italie, des syndicats dénoncent des conditions de travail « indignes ». Aux États-Unis, des collectifs écologistes pointent l’usage massif de polyester non recyclé. Primark navigue en eaux troubles… tout en remplissant ses caisses.
Et demain ? L’équation impossible entre rentabilité et éthique
La marque promet des améliorations. « Nous visons 100 % de coton durable d’ici 2030 », clame un communiqué. Trop lent, rétorquent les ONG. Pendant ce temps, les clients, eux, ferment les yeux. « Je sais que c’est mal, mais où d’autre trouver une robe à 12 € ? », avoue Sofia.
Primark joue sur du velours : notre addiction au prix bas. Mais jusqu’à quand ? Les jeunes générations, plus sensibles à l’écologie, pourraient bouder la marque. Un risque calculé… ou une bombe à retardement ?
Primark 2030 : révolution éthique ou effondrement annoncé ?
Le géant irlandais marche sur une corde raide. D’un côté, des actionnaires exigeant toujours plus de profits. De l’autre, une pression sociétale croissante. Sa survie dépendra d’un rééquilibrage audacieux. Et vous, continuerez-vous à remplir vos cabas bruns ? La réponse pourrait bien écrire l’avenir de la fast-fashion.
