Inflation alimentaire en France : la hausse des prix repart en mai, selon l’Insee

Après quelques mois de répit, les prix repartent à la hausse dans les rayons. Voici ce que vous allez payer plus cher dès ce mois-ci, et pourquoi cela inquiète l’Insee.

Une reprise inattendue de l’inflation alimentaire en mai

Alors que les Français espéraient un répit sur le front de l’inflation, les prix de l’alimentation repartent à la hausse en mai, selon le dernier bulletin publié par l’Insee. Après un ralentissement relatif observé début 2024, cette remontée marque un tournant préoccupant pour les ménages déjà fragilisés.

L’inflation générale reste modérée (autour de 2,2 % en glissement annuel), mais l’inflation alimentaire atteint à nouveau plus de 4,8 %, soit un bond net par rapport au mois précédent. Cette reprise s’explique par une combinaison de facteurs : tensions sur les marchés agricoles, hausse des coûts logistiques, et négociations commerciales tendues entre industriels et grande distribution.

Les produits les plus touchés par la nouvelle flambée des prix

Parmi les produits qui augmentent fortement, l’Insee identifie plusieurs catégories essentielles :

  • Les fruits frais : +9,3 % sur un an, à cause d’une météo défavorable et de coûts de transport accrus.

  • Les produits laitiers : +6,1 %, en lien avec la hausse du prix de l’énergie et des emballages.

  • La viande : +5,7 %, notamment le porc et la volaille, en raison d’une demande mondiale en hausse.

  • Le pain et les céréales : +4,4 %, malgré la relative stabilité du blé, à cause des coûts de transformation.

En revanche, quelques produits connaissent une accalmie ou une légère baisse, comme certains légumes de saison ou les produits surgelés.

Pourquoi cette hausse inquiète économistes et autorités

L’Insee, dans son analyse, insiste sur la résilience des tensions inflationnistes dans le secteur alimentaire. En clair, même si l’énergie ou l’industrie redeviennent stables, l’alimentaire reste exposé à des fluctuations longues et difficiles à maîtriser.

Autre problème : les salaires n’augmentent pas au même rythme. Résultat, le pouvoir d’achat des Français s’érode, notamment pour les foyers modestes, qui consacrent une part plus importante de leur budget à l’alimentation.

Le gouvernement a d’ailleurs exprimé sa vigilance. Le ministre de l’Économie a rappelé que les accords de modération des prix passés avec les distributeurs devront être respectés, et appelés à être renforcés si les hausses se poursuivent.

Des hausses pas toujours visibles… mais bien réelles

Outre l’augmentation des prix visibles en rayon, les associations de consommateurs alertent sur une autre pratique inquiétante : la shrinkflation. Il s’agit de réduire la quantité d’un produit sans baisser son prix, ce qui revient à augmenter discrètement le coût au kilo.

Exemple : une tablette de chocolat qui passe de 200 g à 180 g, ou un paquet de pâtes contenant 20 % de moins pour le même prix. Ces pratiques, difficiles à repérer pour le consommateur moyen, contribuent à une sensation d’inflation plus forte que celle mesurée officiellement.

Comment les consommateurs peuvent réagir ?

Face à cette reprise de l’inflation, plusieurs stratégies permettent de limiter l’impact sur le budget :

  1. Comparer les prix au kilo ou au litre, plutôt qu’au prix par unité.

  2. Acheter en vrac ou en grande quantité lorsque c’est possible.

  3. Privilégier les produits de saison, moins soumis aux aléas logistiques.

  4. Utiliser des applications anti-gaspillage comme Too Good To Go ou Phenix.

  5. Profiter des ventes directes producteurs et des marchés de fin de journée.

De plus, certaines enseignes relancent leurs offres “prix bloqués” ou panier anti-inflation, sur des produits de première nécessité.

Et pour les mois à venir ? Les prévisions de l’Insee

Selon l’Insee, l’inflation alimentaire pourrait rester élevée au moins jusqu’à l’automne 2025, en raison du décalage entre les coûts de production et la consommation finale.

Les économistes évoquent une stabilisation progressive à condition que les matières premières se normalisent sur les marchés internationaux. Mais tout dépendra aussi des prochaines négociations commerciales entre industriels et distributeurs.

Les ménages devront donc s’attendre à au moins 3 à 4 mois encore de pression sur les prix alimentaires, même en cas de ralentissement sur d’autres secteurs économiques.

Une vigilance de rigueur face à une pression durable

La hausse des prix alimentaires en mai 2025 rappelle que l’inflation reste un sujet central pour des millions de Français. Si elle semble plus contenue que durant la crise de 2022-2023, elle n’a pas disparu.

Face à cette nouvelle tension sur les prix, la transparence des acteurs, le rôle des pouvoirs publics et les choix des consommateurs seront plus que jamais déterminants.

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