Une retraite sans avoir travaillé ? Oui, c’est possible
Alors que la retraite reste une étape décisive dans la vie des Français, elle peut représenter un défi financier, notamment pour celles et ceux n’ayant jamais cotisé. Mais une situation méconnue peut changer la donne : être veuve. En effet, les veuves bénéficient d’un droit spécifique appelé « pension de réversion », qui peut s’ajouter à d’autres aides sociales.
Avec l’inflation persistante et les débats sur la suppression d’avantages fiscaux pour les retraités, nombreux sont ceux qui s’inquiètent pour leur avenir. Pourtant, il existe des mécanismes conçus pour garantir un minimum de ressources même en l’absence d’une carrière professionnelle.
L’Aspa : une bouée de sauvetage pour les retraités sans ressources
L’Allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), anciennement appelée minimum vieillesse, est destinée à toute personne âgée d’au moins 65 ans (ou 62 ans sous certaines conditions). Elle permet de compléter les revenus d’un retraité jusqu’à un certain seuil fixé chaque année.
En 2025, le plafond pour bénéficier de l’Aspa est de 916,78 € par mois pour une personne seule. Pour une femme veuve sans carrière professionnelle, ce montant peut donc être versé intégralement si elle ne perçoit aucun autre revenu, ou partiellement en complément d’autres aides comme la pension de réversion.
Pour en bénéficier, il faut résider en France au moins six mois par an et avoir des ressources inférieures au plafond annuel défini.
La pension de réversion : jusqu’à 54 % de la retraite du conjoint
Si la femme était mariée à un homme ayant cotisé pour sa retraite, elle peut prétendre à la pension de réversion. Ce droit lui permet de toucher une partie de la retraite que percevait, ou aurait perçue, son époux défunt. Le taux fixé est de 54 % pour la retraite de base.
Prenons un exemple concret : si le défunt percevait une retraite de 1 200 € par mois, sa conjointe pourrait recevoir 648 € de pension de réversion. À cela peut s’ajouter une partie de la retraite complémentaire, si le défunt y avait cotisé, ce qui porterait le total à environ 1 128 € par mois.
L’Aspa peut compléter jusqu’à un plafond de 1 034,28 € par mois
Dans le cas où la pension de réversion et les éventuelles autres ressources restent inférieures au seuil défini, l’Aspa vient compléter la différence. En 2025, cette limite est fixée à 1 034,28 € mensuels pour une personne seule.
Autrement dit, même si une femme veuve sans activité professionnelle perçoit par exemple 800 € de pension de réversion, l’État peut lui accorder environ 234 € d’Aspa afin d’atteindre ce montant mensuel plancher.
Conditions essentielles pour bénéficier de ces aides
Attention, plusieurs critères doivent être remplis pour toucher la pension de réversion. Il faut notamment :
-
Avoir été mariée au défunt (le PACS ou le concubinage ne suffisent pas) ;
-
Être âgée d’au moins 55 ans ;
-
Avoir des ressources inférieures à 2 020 € par mois en 2025 (montant incluant les aides reçues).
Les démarches se font généralement auprès de l’Assurance retraite ou de l’organisme de retraite complémentaire selon les cas.
Une retraite sécurisée pour des milliers de femmes
Grâce à ces dispositifs, une femme n’ayant jamais travaillé mais ayant été mariée à un salarié peut percevoir une retraite stable et relativement confortable. Dans un contexte de tension économique, cette sécurité financière représente un filet de protection non négligeable.
Il est donc essentiel de s’informer, de constituer son dossier à temps et de faire valoir ses droits pour éviter de passer à côté d’aides précieuses.