Déficit : la CPME estime urgemment nécessaire de mettre à contribution les retraités

La CPME s’attaque à l’abattement des retraités — une urgence fiscale qui fait grincer des dents

Vos impôts augmentent, mais les retraités échappent à l’effort collectif ? La question, explosive, vient de relancer le débat sur la justice fiscale. La CPME monte au créneau : supprimer l’abattement de 10% sur les pensions de retraite n’est plus une option, mais une urgence. Amir Reza-Tofighi, son président, balance sans détour : « On préfère ménager les électeurs plutôt que de sauver les comptes publics. » Et si la vérité dérange, tant pis.

La CPME dénonce une anomalie française… qui coûte cher

La France, championne des privilèges pour retraités ? C’est ce qu’affirme un rapport de la Cour des Comptes. CPME en main, Reza-Tofighi assène : « Nos retraités vivent mieux que les actifs. Une exception européenne ! » Comparé à l’Allemagne ou l’Italie, où les pensions suivent l’inflation sans générer d’écarts criants, l’Hexagone ferait figure de mauvais élève. Exemple : entre 2008 et 2022, le pouvoir d’achat des retraités a grimpé de 24%, contre seulement 6% pour les salariés. Un déséquilibre qui pèse sur les jeunes actifs… et les finances de l’État.

Le gouvernement tergiverse ? Normal, rétorque le patron de la CPME. « Les retraités représentent 16 millions d’électeurs. Qui oserait les froisser avant 2027 ? » Pendant ce temps, la dette publique s’envole. 40 milliards d’économies à trouver d’ici 2026 ? Sans toucher aux avantages fiscaux des seniors, mission impossible.

Montchalin vs Darmanin : le clash qui révèle les hypocrisies

Amélie de Montchalin tente de porter le dossier. Mais Gérald Darmanin, en pleine course électorale, oppose un veto musclé. « On ne peut pas demander aux retraités de faire les frais de nos erreurs », tonne-t-il. Traduction : les régions où ils sont nombreux (Sud-Est, littoral atlantique) sont des viviers de voix. La CPME rétorque : « Protéger les urnes plutôt que l’avenir, est-ce vraiment gouverner ? »

Prenons les Pays-Bas. Là-bas, les pensions sont indexées sur les salaires moyens. Résultat ? Un équilibre intergénérationnel préservé. En France, l’abattement fiscal coûte 3,2 milliards par an. De quoi financer 150 000 logements sociaux ou doubler les crédits pour l’apprentissage. Choix cornélien… ou lâcheté politique ?

Et si le patriotisme économique passait par là ?

Reza-Tofighi enfonce le clou : « Décaler des investissements aux États-Unis, c’est bien. Mais réformer ici, c’est mieux. » La CPME milite pour un « patriotisme fiscal » : chaque euro économisé en France doit servir la compétitivité nationale. Exemple concret : l’industrie pharmaceutique, étranglée par les charges, pourrait relocaliser 20 000 emplois avec une enveloppe de 1,5 milliard.

Mais comment y parvenir sans efforts partagés ? Les retraités aisés — 15% d’entre eux perçoivent plus de 3 000 € nets mensuels — sont-ils intouchables ? « On ne parle pas de spolier, mais de solidarité », insiste la CPME. Un argument qui fait mouche : 68% des moins de 35 ans jugent la mesure « juste », selon un sondage Elabe.

L’urgence n’attend pas… et vous ?

Le temps presse. Chaque mois de retard coûte 300 millions en intérêts de la dette. La CPME propose un calendrier choc : suppression progressive de l’abattement sur trois ans, avec compensation ciblée pour les petites pensions. Une idée déjà testée en Suède, où le taux de pauvreté des seniors a reculé de 8% depuis 2020.

Mais en France, le sujet reste tabou. Entre démagogie et réalisme, Emmanuel Macron devra trancher. « Les réformes, ça se fait en début de quinquennat », glisse un conseiller de Bercy. Or 2026 approche… et les caisses sont vides.

La balle est dans votre camp : jusqu’où irez-vous pour l’équité ?

Gifle aux aînés ou justice pour les générations futures ? Le débat dépasse les clivages. La CPME le résume d’une formule : « On ne construit pas l’avenir en sacralisant le passé. » Entre électoralisme et intérêt général, il faut choisir. Et si les retraités mettaient enfin la main à la pâte ? Après tout, l’héritage qu’on leur doit… c’est aussi celui qu’ils nous laissent.

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