Selon Linternaute,Critiqués depuis des années pour leur inconfort, leur impact sur les véhicules et leur non-conformité fréquente aux normes, les ralentisseurs routiers pourraient être amenés à disparaître ou à être largement remplacés. Plusieurs municipalités françaises, comme étrangères, expérimentent aujourd’hui des alternatives visuelles et pédagogiques, mais leur efficacité reste encore à démontrer.
Des ralentisseurs souvent illégaux… mais omniprésents
Les « dos d’âne » sont devenus un élément courant du paysage urbain français. Pourtant, selon plusieurs associations d’automobilistes, près de 90 % des ralentisseurs installés en France ne respecteraient pas la hauteur réglementaire fixée à 10 cm. On en recenserait environ 450 000 sur le territoire, ce qui en fait un véritable casse-tête pour les conducteurs.
En théorie, leur pose est strictement encadrée par le Code de la route et les recommandations du CEREMA. Ils ne peuvent être installés que :
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en zone 30,
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sur des axes où le trafic est inférieur à 3 000 véhicules ou 300 poids lourds par jour.
Pourtant, leur prolifération continue dans de nombreuses communes, où ils sont parfois posés sans contrôle précis. S’ils permettent effectivement de réduire la vitesse, ils sont aussi souvent mal signalés, trop abrupts, ou provoquent des dommages mécaniques aux véhicules, en particulier aux suspensions ou aux bas de caisse.
Des alternatives testées en France et à l’étranger
Face à ces dérives et aux critiques croissantes, certaines collectivités cherchent des solutions plus souples pour réguler la vitesse sans dégrader le confort de conduite.
Parmi les pistes explorées :
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Les radars pédagogiques, qui affichent en temps réel la vitesse des automobilistes,
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Les mannequins d’enfants placés à proximité des passages piétons (exemple à Metz),
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Et les marquages au sol en 3D, conçus pour créer une illusion d’obstacle visuel et inciter à ralentir sans installer de structure physique.
Mais toutes ces idées ne sont pas forcément bien reçues par le public, notamment lorsqu’elles paraissent gadgets ou peu crédibles aux yeux des conducteurs.
Une expérimentation controversée aux États-Unis
À Montgomery, en Pennsylvanie (États-Unis), les autorités locales ont tenté une approche originale : dans le quartier résidentiel de Grays Lane, des lignes zigzag jaune et blanche ont été peintes sur la chaussée pour simuler un danger ou un changement de texture.
L’objectif est clair : perturber visuellement les conducteurs pour qu’ils lèvent le pied. Mais sur place, le scepticisme domine. Interrogé par la chaîne CBS, un riverain, William King, n’a pas mâché ses mots :
« Je trouve ça ridicule. Je ne vois pas comment ça pourrait ralentir la circulation. »
Ce témoignage illustre bien les limites perçues de ce type de solutions : si l’illusion ne convainc pas, l’automobiliste risque simplement… de passer outre.