Les détenteurs du Livret A vont devoir encaisser une nouvelle baisse douloureuse de leur rémunération dès le 1er août 2025. Après une chute récente à 2,4 %, ce placement favori des Français pourrait encore voir son taux plonger à 1,7 %. Pourquoi cette baisse ? Inflation faible, taux interbancaires en recul et absence probable de soutien de la Banque de France expliquent cette nouvelle déconvenue. Explications.
Pourquoi le taux du Livret A va encore chuter ?
Le Livret A, détenu par près de 57 millions de Français, voit son taux révisé deux fois par an, chaque 1er février et 1er août. Cette révision est étroitement liée à deux indicateurs principaux : l’inflation hors tabac et les taux interbancaires. Depuis début 2025, ces deux paramètres évoluent nettement à la baisse, ce qui n’annonce rien de bon pour les épargnants.
En effet, l’inflation mesurée par l’Insee se stabilise actuellement à des niveaux très bas, seulement 0,8 % en avril, contre 1,6 % début janvier. Cette chute marquée de la hausse des prix a pour effet mécanique de faire reculer le rendement du Livret A. Ainsi, la moyenne semestrielle de l’inflation entre janvier et juin devrait passer sous 1 %.
L’impact négatif de la BCE sur le Livret A
Autre coup dur : la baisse des taux interbancaires. Début janvier 2025, ceux-ci étaient encore relativement élevés à 2,92 %. Mais les décisions récentes de la Banque centrale européenne (BCE) visant à abaisser ses taux directeurs pèsent lourdement. En effet, après des réductions successives en février et mars, d’autres baisses pourraient intervenir avant juin. Si une baisse supplémentaire de 0,25 point intervient dès avril, le taux interbancaire moyen pourrait tomber à seulement 2,46 %.
Ce scénario pessimiste, combiné à la faible inflation, pourrait conduire à une baisse du taux du Livret A à environ 1,7 %. Ce serait une baisse spectaculaire de 0,7 point en six mois, après une précédente baisse de 0,6 point en février. Pour les épargnants, le coup est rude, limitant encore davantage l’attractivité de ce produit pourtant très populaire.
Un coup de pouce exceptionnel reste improbable
Face à cette situation alarmante pour les épargnants, un coup de pouce exceptionnel des autorités françaises (Banque de France et ministère des Finances) serait possible, mais demeure très improbable. En effet, en début d’année, alors que le Livret A subissait déjà une baisse importante, aucun geste de soutien n’avait été décidé par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, ni par Bercy.
La politique gouvernementale actuelle ne semble pas orientée vers un soutien accru à ce produit d’épargne. À titre de comparaison, le Livret d’épargne populaire (LEP), davantage protégé, avait bénéficié d’une dérogation favorable lui permettant de conserver un taux de 3,5 % au lieu des 2,9 % prévus. Ce type de geste reste cependant rare et réservé aux cas les plus extrêmes, ce qui ne semble pas être envisagé cette fois-ci pour le Livret A.
Quelle alternative pour protéger son épargne ?
Face à cette dégradation continue, les détenteurs du Livret A pourraient être tentés de chercher des solutions alternatives pour préserver leur pouvoir d’achat. D’autres produits, tels que les assurances-vie, les comptes à terme ou encore certains livrets bancaires, offrent des rendements souvent plus avantageux.
Les Français sont ainsi encouragés à diversifier leur épargne, notamment en explorant les placements garantis plus rémunérateurs ou encore les investissements à faible risque comme les fonds euros. Il devient urgent pour les épargnants d’adopter une stratégie plus active de gestion de leur épargne pour limiter l’impact des politiques monétaires actuelles.
